Que dire alors ?
” Nous autres, civilisations, nous croyons maintenant que nous sommes mortelles “
Paul Valery n’a jamais été aussi présent qu’aujourd’hui à un moment où ce sont les propres tenants du système qui s’avouent vaincus mais qui , dans un élan d’intelligence cherchent une rhétorique de transcendance pour asseoir un autre pouvoir de commandement des siècles à venir.
Emmanuel Macron a tenté un tel exercice en Afrique et la présence Francaise sur le continent en a payé les factures au sahel. Michael Gorbatchev a tenté d’humaniser le système soviétique après toutes les exactions que nous avons connues et qui ont eu lieu partout en URSS, particulièrement dans les camps de concentration où les droits humains ne pouvaient même pas entrer dans la littérature politique du régime, cela a débouché sur ce que Vladimir Poutine appelle ” le plus grand catastrophe” de l’histoire contemporaine.
Aujourd’hui, avec les sept pardons de l’église , est-on en train de suivre une fin des temps peu ordinaires ?
L’église n’a pas à demander pardon. Le mot pardon a lui-même été inventé et habillé de sens par l’église elle-même. Dans sa philosophie, celui qui demande pardon sera pardonné et restauré dans sa vie, une façon de reproduire le système et de reconduire ses mêmes acteurs afin que tout change pour que rien ne change.
Après une période plusieurs fois séculaires de dogmes imposées par l’église pour stabiliser par l’apaisement la société, il est venu le moment où le système de valeurs ne peut plus se reproduire puisque aujourd’hui la pensée du monde est en chute libre. Personne n’en a le monopole. L’universalité des valeurs est en train de céder à une diversalité qui ne se définit pas à cause des exigences de la laïcité. L’église, gardienne des valeurs du système s’est vu détrônée sans s’en rendre compte au préalable à cause des dogmes qui l’empêchaient de s’actualiser et de se mettre à jour. L’église a beau se battre pour imposer son système depuis la renaissance et les guerres de religion qui l’ont divisée. Loin de chercher à s’ajuster, elle a préféré accepter un partage des territoires possedés, conquis et/ou acquis pour que le pouvoir politique règne comme avant sans changer le mode de reproduction ni le dynamisme interactif des idées. La puissance politique et économique de l’Europe repose sur L’église catholique dans ses versions anglicane et apostolique romaine alors qu’elle cède au protestantisme les États-Unis de l’Amérique du Nord. Ces trois versions du christianisme, quoique un peu disparate, convergent Vers un seul et même objectif : la tenue et l’exercice du pouvoir en faveur d’une oligarchie. L’église à toujours été gardienne du statu quo.
Le mot pardon est beaucoup plus familial et peut recevoir un accueil un peu douteux chez celles et ceux qui ne croient pas ou plus dans les valeurs pronées par l’institution ecclésiale. L’église est donc au bout du tunnel. Son naufrage mettra-t-il en question ou débouchera-t-il sur l’inexistence totale de Dieu, tout-puissant, trois fois saint, présent dans sa sainte trinité et dans l’immensité de son amour ? Le naufrage de L’église lui permettra-t-il de se refaire le visage ? L’église peut-elle concevoir et proposer un autre modèle de société tout en restant dans le dogmatisme qui faisait sa force et lui donnait son autorité ? La société elle-même peut-elle se reproduire et garder sa stabilité sans un autre système de valeurs pensé, accepté et adopté ? De quoi la morale de ce monde sera faite ? La morale sera-t-elle désormais remplacée l’éthique ou par le bon sens ?
De la conjoncture que nous vivons aujourd’hui se dégage un parfum d’apocalypse. L’ordre véritable peut-il naître du chaos ?
Leslie Gélin,libre penseur
www.haitirencontres.org
Port de Paix, Haïti