Le chef de la Commission électorale a déclaré qu’aucune révision du registre électoral n’aurait lieu avant le scrutin.
Selon la Commission électorale, quatre personnalités d’opposition proéminentes en Côte d’Ivoire ont été exclues de la liste électorale finale, ce qui les laisse inéligibles pour contester des élections présidentielles d’octobre centrales dans une nation avec des souvenirs non trop lointains de la guerre civile et des tentatives de coup d’État.
«Mon élimination de la liste électorale par la Commission électorale indépendante [CEI] est un exemple triste mais éloquent de la dérive de la Côte d’Ivoire vers une absence totale de démocratie », a déclaré mercredi Tidjane Thiam, chef du principal parti démocrate de l’opposition de la Côte d’Ivoire (PDCI).
La déclaration de Thiam est survenue deux jours après que le chef de la CEI, Ibrahime, Kuibit Coulibaly, a annoncé qu’aucune révision du registre électoral n’aurait lieu avant le vote.
Thiam, qui a été largement considéré comme le principal challenger du président Alassane Ouattara, a été frappé de la liste des électeurs en avril après qu’un tribunal a jugé qu’il n’était pas éligible pour se présenter à la présidence en raison de sa double nationalité ivoirienne. Thiam, né en Côte d’Ivoire, a reçu la nationalité française en 1987 mais l’a renoncé en mars.
Les autres grands candidats ivoiriens exclus du vote sont l’ancien président Laurent Gbagbo et son proche allié Charles Ble Goude, qui a été accusé de crimes contre l’humanité liés à la guerre civile.
L’ancien Premier ministre et chef rebelle Guillaume Soro est également barré. Il a été condamné à la prison à vie pour avoir organisé un coup d’État.
Aucun des quatre ne pourra se présenter dans la course présidentielle ou le vote présidentiel du 25 octobre.
Ouattara, qui est au pouvoir depuis 2011, est inclus dans le registre électoral mais n’a pas encore annoncé s’il cherche un quatrième mandat.
En 2015 et 2020, Ouattara a remporté plus de 80% des voix.
Thiam a fait appel au comité des droits de l’homme des Nations Unies, a déclaré son parti.
Son avocat Mathias Chichporttich a déclaré dans un communiqué envoyé à l’agence de presse AFP que priver le chef de l’opposition de «ses droits politiques» était «une grave violation des engagements internationaux de la Côte d’Ivoire».
Le parti africain du parti de Gbagbo (Côte d’Ivory (PPA-CI) s’est plaint que les autorités «n’avaient pas choisi d’écouter les conseils, les appels à la discussion, pour raison», a déclaré à l’AFP le secrétaire général Jean-Gervais.
“C’est dommage qu’ils ont choisi de se frayer un chemin”, a-t-il dit, ajoutant: “Nous n’allons pas les laisser le faire.”
D’autres figures d’opposition qui ont annoncé leur intention de se présenter à la présidence sont présentées sur la liste électorale finale.
Ils incluent l’ancienne première dame Simone ehivet Gbagbo, qui, s’exprimant au nom d’une coalition d’opposition, a déclaré que les conditions n’étaient pas remplies pour une «élection paisible et calme».
Au cours de l’élection présidentielle de 2020, une révision de la liste électorale a eu lieu en juin avant le jour du scrutin d’octobre.
Le registre électoral final du scrutin de cette année comprend les noms de 8,7 millions d’électeurs, dans un pays à forte population immigrée et où près de la moitié des 30 millions d’habitants ont moins de 18 ans.
Les autorités nient toute ingérence politique dans le processus électoral, insistant pour qu’ils respectent les décisions prises par un système judiciaire indépendant.