L’Arabie saoudite et le Qatar ont annoncé qu’ils paieraient la dette de 15 millions de dollars de la Syrie à la Banque mondiale, pour libérer des millions de dollars d’aide et donner un coup de pouce à la tâche du nouveau gouvernement de reconstruire une économie brisée par la guerre civile.
Le paiement conjoint permettra à la Banque mondiale de reprendre son soutien et ses activités en Syrie après une interruption de plus de 14 ans. Il permettra également au nouveau gouvernement syrien d’accéder aux fonds et à un soutien technique pour reconstruire les institutions et essayer d’accélérer le développement, a déclaré le Qatar et l’Arabie saoudite dans un communiqué conjoint.
Le gouvernement syrien de Damas, la capitale, a exprimé sa «profonde gratitude» pour cette décision. “Il ouvre également la porte à l’activation de la coopération avec les institutions internationales pour servir les questions de reprise et de reconstruction”, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le gouvernement en Syrie fait toujours face à des obstacles majeurs en essayant de reconstruire le pays après la guerre de près de 14 ans qui a conduit à l’éviction de Bashar al-Assad en décembre. Le conflit a fait des ravages sur l’économie, les industries décimées et les infrastructures détruites. Selon les Nations Unies, plus de 90% des Syriens vivent dans la pauvreté, et un sur quatre est au chômage. La valeur de la monnaie a chuté: de 50 livres syriennes au dollar américain avant la guerre, à environ 15 000 lorsque le régime Assad a été renversé.
La situation ne s’est pas considérablement améliorée. Les nouveaux dirigeants du pays, dirigés par les groupes rebelles qui ont renversé M. Al-Assad, ont institué des politiques qui ont laissé les Syriens dans des douleurs encore plus économiques. Les longues lignes se forment régulièrement dans les banques alors que les gens essaient de retirer de l’argent de leurs comptes, des centaines de fonctionnaires ont été rejetés et certaines subventions publiques ont été éliminées.
Les premiers espoirs que les sanctions occidentales imposées à la Syrie pour punir le régime d’Assad seraient rapidement levées. Certains gouvernements, y compris ceux de l’Union européenne et de la Grande-Bretagne, ont atténué les sanctions, et les États-Unis ont délivré une licence générale, permettant des exemptions de restrictions américaines pendant six mois.
Mais l’administration Trump a imposé un certain nombre de conditions avant de soulever des sanctions. Ceux-ci incluent la prévention de l’Iran et ses procurations d’opérer sur le territoire syrien.
Les États-Unis ont également exprimé leur inquiétude quant au passé djihadiste du nouveau président, Ahmed Al-Shara, et de ses anciens liens avec Al-Qaïda.
L’Arabie saoudite et le Qatar ont déclaré que leur décision avait été prise lors d’une discussion sur la Syrie tenue en marge des réunions de la Banque mondiale et du FMI à Washington ce mois-ci.
Cet événement «a fourni une plate-forme aux autorités syriennes pour présenter leurs efforts en cours pour stabiliser et reconstruire leur pays, réduire la pauvreté et réaliser le développement économique à long terme», selon un communiqué conjoint du ministre de la Finance saoudienne, le directeur général du FMI et le président de la Banque mondiale libérés avant l’annonce des fonds de financement de l’Arabie saoudite-Qatar.
“Il y avait une grande reconnaissance des défis urgents auxquels l’économie syrienne est confrontée et un engagement collectif à soutenir les efforts des autorités pour le rétablissement et le développement”, a ajouté le communiqué.
Reham Mourshed Contribution des rapports de Damas, Syrie.